séance du 02 décembre : les damnées de la mer, femmes et frontières en méditerranée

Mercredi 2 décembre 2020 (9h30-12h00).

 

Les damnées de la mer.

Femmes et frontières en Méditerranée.

 

    Séance organisée par Karine Bennafla, Dominique Chevalier, Judicaëlle Dietrich (UMR EVS) et les étudiant·e·s du Master MEMED (Mondes émergents Mondes en développement) de Lyon3.

       En raison des conditions sanitaires actuelles, cette séance aura lieu en distanciel. Merci de vous inscrire par mail (dominique.chevalier@univ-lyon1.fr) pour recevoir les informations donnant accès à la séance. Merci.

      Cette séance de l’atelier 6 poursuit le cycle des trois conférences inscrites à la fois dans les thématiques de l’atelier, celles du Master Memed et la préparation à la question « Frontières » des concours d’enseignement.

        Camille Schmoll est maîtresse de conférences à l’université Paris 7 Denis Diderot/USPC et membre de l’Institut Universitaire de France. Ses activités de recherche portent sur les dynamiques migratoires dans l’espace euro-méditerranéen. 

    Elle vient présenter son livre Les damnées de la mer. Femmes et frontières en Méditerranée, publié à La Découverte.

     Longtemps, les femmes ont été absentes du grand récit des migrations. On les voyait plutôt, telles des Pénélope africaines, attendre leur époux, patientes et sédentaires. Il n’était pas question de celles qui émigraient seules. Elles sont pourtant nombreuses à quitter leur foyer et leurs proches, et à entreprendre la longue traversée du désert et de la Méditerranée.
Fondé sur une recherche au long cours, menée aux marges de l’Europe, en Italie et à Malte, ce livre est une enquête sur la trace des survivantes.

     Au fil des récits recueillis, il restitue leurs parcours, de déchirements en errance, de rencontres en opportunités. Entre persécutions, désir d’autonomie et envie d’ailleurs, les causes de leur départ sont loin d’être simples et linéaires.

     Les Damnées de la mer offre ainsi une remarquable plongée dans leur vie quotidienne, dans des centres d’accueil où leur trajectoire est suspendue, dans l’attente d’une reconnaissance de cette Europe qui souvent les rejette. L’ennui et la marginalisation sont omniprésents. Mais ces femmes sont également résistantes et stratèges, à la recherche de lignes de fuite.
     En restituant les multiples facettes de ces destinées, ce livre décline l’histoire des migrations en Méditerranée au féminin. Il refuse les clichés binaires qui opposent la migrante-victime à la migrante-héroïne pour adopter le point de vue de l’expérience des femmes : non sans tensions, l’autonomie qu’elles mettent à l’épreuve apparaît à la fois comme le support et l’horizon de leur projet migratoire.