Faire territoire, faire société

Dynamiques sociales et fabrique territoriale,
Villes, Frontières, Europe, Patrimoine

Coordination : Dominique CHEVALIER (INSPÉ - EVS Central), Thomas ZANETTI (Lyon 3 - EVS CRGA), François DUCHÊNE (ENTPE - EVS RIVES)

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Le blog de l'atelier

L’Atelier Faire Territoire Faire Société (FTFS) interroge les dynamiques sociales et la fabrique territoriale, en abordant les territoires comme des constructions, que des acteurs, institués, organisés ou non, imaginent, se représentent et façonnent, au sens politique, économique, technique, social, et culturel. Il s’agit ainsi de penser les territoires en interaction avec des pratiques politiques et sociales en permanence négociées, ce qui implique une attention égale aux espaces institutionnels et aux expériences concrètes, aux modèles et aux pratiques. Le territoire n’est donc jamais entendu comme acquis, mais considéré dans sa logique processuelle, il s’agit d’aborder la façon dont « faire territoire » et « faire société » se trouvent intrinsèquement imbriqués.

Cette relation est en effet dialectique : les sociétés construisent les territoires, dont les configurations informent et orientent les processus sociaux, à des échelles variées : les acteurs (humains et parfois non-humains) vont de l’individu aux organisations trans- ou internationales. Les territoires vont du micro (la rue, la place, etc..) au macro (l’espace monde, le continent). Ils peuvent être de forme zonale ou réticulaire, permanents ou éphémères, ou encore mobiles, construits par des pratiques spatiales de déplacement. S’y observent des dynamiques conjointes d’intégration (entendue au sens d’interconnexion, de cohésion et d’inclusion) et de fragmentation.

Ces réflexions théoriques et choix méthodologiques seront déclinés empiriquement en quatre axes de recherche :

Faire Europe

L’Europe est entendue comme une construction politique, économique et territoriale sans cesse mouvante. Le projet est donc d’interroger ce processus d’européanisation, unique au monde, dans ses dimensions socio-spatiales. On mettra l’accent sur l’européanisation « au concret » (par des circulations, des investissements, des pratiques urbanistiques, etc.) et on interrogera en cela comment se fait l’Europe, à des échelons variés, du local au supra-national, et en croisant ses dimensions aréales et réticulaires, avec une égale attention aux acteurs institutionnels et non institués.

Faire ville, faire l’urbain

À l’articulation des dynamiques institutionnelles comme des dynamiques vécues et informelles, on questionnera les manières dont la ville et l’urbain se transforment, dans une démarche comparative et internationale, en intégrant dans les pratiques de recherche une approche sensible de l’urbain. L’une des voies d’analyse et d’action concerne la place des chercheurs et de l’innovation scientifique dans les études urbaines, au confluent des évolutions sociétales comme écologiques dans la production de l’espace urbain.

Faire mouvement, faire frontière

Il s’agit dans cet axe d’interroger le mouvement dans ses différentes modalités (circulations, mobilités, migrations) comme un moteur majeur des transformations du monde contemporain, en lien avec la construction et la négociation perpétuelle de multiples frontières (visibles ou invisibles, politiques ou symboliques). Cet axe mobilise différents travaux portant sur les processus migratoires et les recompositions territoriales dans des contextes variés ; sur les circulations et les flux qui traversent les sociétés localement comme globalement ; et sur la place des non-humains, des problématiques environnementales ou des esthétiques dans la dialectique mouvement/frontière.

Faire patrimoine, faire mémoire

On aborde ici les processus patrimoniaux et mémoriels comme une modalité majeure de la fabrique sociale et territoriale, des jeux d’échelle spatiale et temporelle, en examinant leurs usages politiques et sociaux, les ruptures et transformations qu’ils symbolisent et actualisent, les expériences concrètes qui en sont faites. On ouvrira la réflexion sur des domaines encore relativement peu traités : patrimoines/mémoires naturels et environnementaux, négatifs et conflictuels, immatériels et informels, migratoires et en mouvement, restitués et restaurés.

Ces thèmes de recherche s’appuient sur quatre orientations fonctionnelles mettant en lumière les spécificités de nos approches par le faire.

À travers les membres de cet Atelier, EVS est présente dans des réseaux scientifiques nationaux et internationaux, ce qui sera renforcé par de nouvelles propositions de recherche (GDR Connaissance de l’Europe médiane, European Network on Housing Resarch, REseau Habitat Logement, Collège International des Sciences Territoriales, IRN CIRCOMO, CIERA, H-Urban, réseau Architecture, Patrimoine, Création, Chaire « habitat du futur », CREABALK – Balkans créatifs). L’IRP du CNRS Anthropocène avec le Brésil.

Faire - Valoriser

L’Atelier développe des modes de valorisation et de publicisation ouvrant sur de multiples champs de médiation et des formes innovantes de diffusion : le blog, des publications collectives, des séances ouvertes sur des « publics » extra-académiques/scientifiques.

Faire - Former

Il vise l’articulation des rapports entre recherche et formation, UMR et universités, l’intégration de l’enseignement comme dimension de la recherche/diffusion, en lien avec nos pratiques d’enseignement (formation des élèves de l’INSPÉ, Anthropologie, Science et Société, etc.).

Faire - Expérimenter

L’Atelier promeut des modalités actives (recherche partenariale, recherche-création, participation, co-construction) et innovantes de pratique et d’échange scientifique : séances en partenariat (avec le Rize, la DRAC Auvergne Rhône-Alpes) sur la recherche-création, des séances sur site, articulant chercheurs et acteurs et produisant d’autres formes de connaissance, liens avec le studio IMU Ville sensible, formes partagées de connaissance et d’action.