séance du 20 novembre 2020

Vendredi 20 novembre 2020 (10-12h30).

En raison des conditions sanitaires actuelles, cette séance aura lieu en distanciel. Merci de vous inscrire par mail (dominique.chevalier@univ-lyon1.fr) pour recevoir les informations donnant accès à la séance. Merci.

 

COMMERCES ETHNIQUES ET/OU INFORMELS :

FREINS OU ACCELERATEURS DE GENTRIFICATION ?

 

La Guillotière. Lyon.
Photographie François Duchêne

 

Séance organisée par Dominique Chevalier

(MCF-HDR Université Lyon INSPE / UMR EVS).

       Cette nouvelle séance de l’atelier 6 propose un tour d’horizon autour de la thématique des commerces ethniques comme possiblement marqueurs ou vecteurs de changements sociaux. Trois communications aborderont ces questions, en interrogeant notamment la question de leurs effets socio-spatiaux dans les quartiers populaires ou péricentraux. Dans quelles mesures accompagnent-ils, ou au contraire freinent-ils, le processus de gentrification ?

Karine Bennafla (EVS Lyon) : De l’Afrique centrale à Villeurbanne : le commerce comme objet de recherche

  Cette communication reviendra sur la façon dont le thème du commerce a été abordé sur différents terrains avec des problématiques variées selon les lieux et les époques. La pertinence de la catégorisation « commerce ethnique » sera interrogée sur ces différents terrains. En Afrique subsaharienne, l’analyse de l’effervescence commerciale (largement « informelle ») aux frontières du Cameroun (années 1990) a permis de remettre en cause le discours de désintégration des territoires nationaux ; au Liban, le lien entre guerre et commerce a été souligné avec l’essor de la place commerciale de Chtaura dans la Békaa durant la guerre civile (années 2000). Au Maroc, deux centralités marchandes urbaines à Salé ont focalisé l’attention après 2011 en explorant leurs conditions d’émergence, la mobilisation des commerçants et le rôle moteur de ces marchés dans la structuration urbaine : le « marché bidonvillois » de Souq el-kelb menacé par un projet de rénovation urbaine et un marché aux tissus attenant Souq toub. Le nouveau projet de recherche sur les commerces populaires à Villeurbanne sera présenté.

Lucine Endelstein, (LISST Toulouse), Petit commerce urbain, minorités, altérités. 

    Le petit commerce tenu par des immigrés ou descendants d’immigrés dans certaines rues ou certains quartiers des grandes villes sont emblématiques des effets de la mondialisation migratoire sur les métropoles. A partir de la présentation de l’ouvrage « Le petit commerce dans la ville-monde » (sous la direction de A. Fleury, M. Delage, L. Endelstein, H. Dubucs, S. Weber, L’Oeil d’Or, 2020) il s’agira de montrer comment le petit commerce apparaît à la fois comme un révélateur et comme un acteur des changements qui traversent la métropole parisienne et de grandes villes françaises de plus en plus ouvertes sur le monde. 

Thomas Zanetti, François Duchêne et Dominique Chevalier (EVS Lyon) : Mémoires sociales, adaptations et rétractations du tissu commercial à la Guillotière

  « Quartier lyonnais populaire de centre-ville, La Guillotière accueille depuis plus d’un siècle les vagues migratoires de la ville. Aujourd’hui, son peuplement connaît une gentrification, tandis que ses rues restent un important espace de déambulation populaire. Dans ce contexte de transformations urbaine et sociale, on peut s’interroger sur le positionnement des commerces, pris entre une clientèle populaire de déambulation et une autre plus riche demeurant sur place ».