Flux et circulations

Matières, énergie, déchets et territoires

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Coordination : Romain GARCIER (ENS Lyon), Natacha GONDRAN (EMSE), Emmanuel MARTINAIS (ENTPE) Laurence ROCHER (Lyon 2), Muriel MAILLEFERT (Lyon3) et Antoine FONTAINE (CNRS)

Liste des membres de l'atelier

Le blog de l'atelier

À la suite de travaux qui interrogent de manière critique la notion de métabolisme urbain (Swyngedouw) ou qui proposent de prendre en considération les propriétés matérielles de l'énergie et d'en suivre les flux (Mitchell), nos recherches s'efforcent de prendre au sérieux la question de la matérialité des objets et des matières, notamment dans leur dimension circulatoire c’est-à-dire très directement dans leur relation à l’espace et au territoire. Comment, dans le monde contemporain, face aux impératifs du développement durable, les choses, les matières circulent-elles ou devraient-elles circuler ? Comment comprendre, décrire, modéliser et analyser les processus de circulation des choses dans l’espace et dans le temps ? Quelle est l’importance et la signification environnementale, éthique, économique, sociale des circulations ? Quelle est leur participation aux modèles économiques et au développement des territoires ?

À partir d’approches pluridisciplinaires associant sciences de l’Homme et de la société, sciences de l’ingénieur, sciences de l’environnement, les membres de l’atelier Flux et circulations s’intéressent à diverses formes d’interventions sur des systèmes, des agencements complexes combinant des phénomènes physiques, des dispositifs technologiques, des collectifs d'acteurs humains et non-humains, des modes de régulation (juridique, sociale, économique). Ils et elles abordent la caractérisation des processus et des formes de la circulation telles que les circuits courts (pour les produits agricoles et alimentaires, les produits manufacturés, les matériaux de construction, les déchets), la consommation, le recyclage, la mutualisation, la question du stockage ou de l’évacuation des matières, et leurs modalités, selon qu’il s’agit de circulation planifiée, contrôlée ou spontanée, non maîtrisée (pollution, matières illicites).

Les approches et questionnements induits sont multiples. Toute circulation de matière a un coût qui implique, de manière complémentaire, une circulation d’argent selon une répartition qui détermine des hiérarchies sociales et politiques, et des impacts environnementaux. Les circulations participent également à des formes originales de création de valeur et d’externalités pour les organisations et les territoires. Cela ne va pas sans conflit ou controverses, et les circulations changent selon leurs caractéristiques matérielles (volume, type de matière, etc.), l’endroit où elles se produisent, l’échelle à laquelle elles se déploient, et les acteurs de leur mise en œuvre. Par exemple, les déchets ne sont pas catégorisés ni gérés de la même manière ou par les mêmes personnes dans l’Union européenne (qui connaît une inflation de normes et une structuration forte des marchés par de grands acteurs privés) et dans les villes du sud, où la frontière entre déchets et ressources est plus floue et nourrit une certaine informalité. Les recherches portant sur les pays du Sud, loin de constituer une catégorie à part, réinterrogent de manière critique le caractère sélectif des circulations (inégalités d’accès aux circulations et donc aux matières), les présupposés sociaux des politiques publiques dans le cadre du développement durable, la variété des modes de gouvernance favorisant la circulation des matières.

Approches et notions mobilisées : économie circulaire, (approches critiques des) transitions écologiques, métabolismes territoriaux, analyse géo-légale, post-colonialisme, évaluation environnementale, information environnementale, politiques du risque.

Exemples de thématiques abordées par les chercheur.e.s et doctorant.e.s de l’Atelier :

  • la gestion des déchets de démolition du bâti urbain et des grandes infrastructures techniques
  • la transition et l’efficacité énergétiques à l’échelle du bâtiment
  • la dépollution des sols in situ via le cycle du vivant ou par excavation
  • la circulation (souterraine) des polluants
  • les matériaux « premiers » et les ressources minérales mobilisées pour la construction
  • les déchets organiques et la revalorisation des sols
  • la récupération d’énergie fatale
  • les déchets (ménagers, plastiques, miniers) et les territoires insulaires
  • le démantèlement nucléaire et les déchets de faible activité