Séminaire “Quand les riches s’adaptent. Changements et environnements urbains” mardi 19 décembre 14h-17h

19/12/2023 de 14h à 17h en salle D8 006, Site Buisson (IFE), ENS de Lyon (15 parvis René Descartes, 69007 Lyon, métro Debourg)

Programme :

  • 14h-14h15 : Emeline Comby (Univ. Lyon 2, UMR 5600 EVS). Introduction du séminaire
  • 14h15-15h : Anne-Lise Boyer (Labex DRIIHM, CNRS, UMR EVS) – Le nexus eau-énergie-végétation dans la gestion des fortes chaleurs urbaines : une question de justice environnementale
    La lutte contre l’îlot de chaleur urbain (ICU) est devenue un enjeu central dans l’adaptation au changement climatique. De nombreuses villes dans le monde ont investi dans des programmes de végétalisation afin d’améliorer le confort et le bien-être des habitants. Cependant, dans les climats arides et semi-arides, de tels projets vont de pair avec la mobilisation de la ressource en eau et des dispositifs d’irrigation. De ce fait, la gestion des ICU est analysée sous l’angle du nexus eau-énergie-végétation pour insister sur les relations de codépendance entre ces trois dimensions. A Phoenix, la ville la plus chaude des États-Unis, les stratégies d’aménagement paysager (plantation d’arbres, promotion des jardins secs) s’appuient principalement sur la capacité des habitants à pouvoir participer aux programmes proposés (chantiers coopératifs, subventions), et donc sur leur capacité à pouvoir investir en temps et en argent dans leur mise en oeuvre, puis leur entretien. Dans un contexte où les quartiers les plus défavorisés sont les plus exposés aux fortes chaleurs, ces politiques publiques continuent de poser des questions de justice environnementale.
  • 15h-15h40 : Matthieu Adam (CNRS, UMR 5600 EVS, ENS de Lyon) – L’écologisation des mobilités quotidiennes, une route pavée de bonnes intentions ?
    La mobilité forme, avec le travail et le logement, le moteur de la production de l’espace : elle rythme les agendas, régit l’espace public et dicte la valeur des terres. C’est d’abord la voiture individuelle qui domine les systèmes de transports, dérègle le climat et rend les populations dépendantes. Différentes évolutions technologiques et réglementaires tendent à l’écologiser : électrification, développement d’alternatives, bannissement des véhicules les plus polluants. Au risque de multiplier encore les inégalités et de ségréguer davantage les territoires urbanisés ?
  • 15h40-15h55 : Pause dans le jardin de l’ENS de Lyon
  • 15h55-16h35 : Juliana Mazzucotelli (Université Grenoble Alpes, UMR 5194 Pacte) – Etre et rester dominant·es. Adaptations au changement global à Los Angeles et au Cap
    Dans un contexte de changement global, le risque hydro-climatique génère des inégalités entre celles et ceux qui détiennent des capitaux pour s’adapter à une (potentielle) pénurie d’eau et les autres. A Los Angeles et au Cap, deux métropoles segmentées socialement en contexte semi-aride, des élites, en développant un répertoire d’actions et de discours autour de la maitrise de l’eau, (re)produisent leur domination à échelle métropolitaine. Cette domination se construit par des sociabilités et des réseaux d’interconnaissances et se matérialise dans des espaces variés tel que des domiciles, des espaces récréatifs, des lieux d’exercice du pouvoir ou encore des jardins d’apparats. Les mobilisations élitaires autour du changement global permettent à la fois de pérenniser certains de leurs usages controversés de l’eau dans un contexte de raréfaction de la ressource, tout en construisant leur légitimité politique sur les questions d’adaptation au changement global. Ainsi, cette légitimité peut être questionnée du fait du système socialement inégalitaire sur lequel ces usages reposent dans un contexte où la question d’une justice environnementale est de plus en plus posée par la société civile.
  • 16h35-17h : Discussion collective : Penser les changements environnementaux depuis les dominant.e.s et depuis les villes

    Protocole sanitaire : Ce séminaire suivra le protocole sanitaire consultable ici : https://www.rehf.org/reduire-risques-covid-universites-laboratoires/ (masque obligatoire, capteur CO2, purificateur d’air, aération, pause possible en extérieur…). Parce que nous préférons vivre avec nos collègues et nos camarades qu’avec le virus, le port du masque sera demandé pour toute la durée du séminaire. Des masques seront mis à disposition en cas de besoin.