Séminaire : L’antibiorésistance : un fait social total

Date : Lundi 18 septembre 15h à 17h30
Lieux : 18 rue de Chevreul, Lyon 7e, salle 604

Intervenants :
Claire Harpet, Chaire « Valeurs du soin », UMR Environnement Ville Société, Faculté de Philosophie, Université Jean Moulin Lyon 3
Jean-Yves Madec, Directeur Scientifique Antibiorésistance de l’ANSES

L’antibiorésistance, communément appelé par son acronyme AMR (Antimicrobial Resistance), désigne le fait que les bactéries ont la capacité de s’adapter et rendent ainsi inefficaces les traitements antibiotiques. Le phénomène est aujourd’hui appréhendé par l’Organisation Mondiale de la Santé comme une crise sanitaire mondiale et un enjeu de santé publique majeur. Il touche indistinctement les pays industrialisés et, plus fortement encore, les pays à faibles et moyens revenus. On nous annonce qu’en l’absence de stratégie de prévention et de contrôle, le nombre de décès associés à l’AMR pourrait atteindre 10 millions/an en 2050. Face aux échecs des nombreuses campagnes de sensibilisation pour tenter de réduire la galopante progression de l’AMR, des programmes prioritaires de recherches se multiplient sur le territoire national et à l’international. Longtemps réservé au seul domaine de la recherche médicale, la problématique de l’antibiorésistance interpelle aujourd’hui l’ensemble de la communauté scientifique toutes disciplines confondues. 

Le séminaire s’articule autour d’un ouvrage qui est un essai interdisciplinaire amorcé en 2019 dans le cadre d’un projet de recherche universitaire sur l’antibiorésistance, qui donna lieu à un séminaire de restitution, à Lyon, en janvier 2020. Il ne présente qu’un échantillon modeste de projets et de réflexions sur le sujet tentaculaire de l’antibiorésistance, mais il convoque une diversité de compétences représentatives des sciences médicales (médecine et pharmacie, humaine et vétérinaire), des sciences du vivant (écologie, microbiologie), des sciences de l’Ingénieur et des sciences Humaines et Sociales (anthropologie, sociologie, philosophie) pour nous aider à penser le phénomène dans sa complexité et sa connectivité. L’ouvrage a ainsi vocation à approcher l’antibiorésistance comme fait social total, en présentant tour à tour les regards additionnels de chercheurs et de praticiens – en milieux urbain, rural, naturel ou artificiel -, en France (métropole-Dom) ou à l’international, confrontés dans leurs activités et leurs recherches au fait AMR. Il a également vocation à susciter des recherches systémiques interdisciplinaires sur ce qui pourrait bien devenir la plus grande crise sanitaire de notre modernité.