Caractériser les corridors fluviaux par télédétection : Retours d’expérience en fin de thèse

Par Julien Godfroy

Julien Godfroy est doctorant en géographie au sein de l’UMR 5600. Il effectue sa thèse sous la direction de Hervé Piégay et est co-encadré
par Jérôme Lejot. Il a débuté son travail de thèse en novembre 2019 et la soutiendra le jeudi 06 avril 2023.

Café fluvial du 16 mars 2023 – 13h30

Les outils émergents en télédétection fluviale (LiDAR terrestre et bathymétrique, imageur hyperspectral, imageur infra-rouge thermique) peuvent venir nourri nos besoins en matière de caractérisation et de suivi des corridors fluviaux, mais leur utilisation reste relativement inédite. Nous avons donc exploré leur potentiel dans le cadre d’une thèse sur la basse vallée de l’Ain, hydrosystème concerné par des enjeux liés à l’incision du chenal et par un projet de recharge sédimentaire.

Dans un premier temps, nous nous sommes intéressés à la capacité de l’imagerie hyperspectrale à restituer les profondeurs d’eau dans le chenal principal sur un linéaire de 20 kilomètres et pour des débits de référence distincts. Cette méthodologie a ensuite été réemployée afin d’identifier les changements morphologiques survenus entre 2015 et 2022 et éprouver la robustesse et les limites de nos méthodes pour la caractérisation et le suivi.

Dans un second temps, nous nous sommes intéressés au couplage de données issues d’inventaires forestiers avec des données LiDAR et hyperspectrales pour caractériser et étudier la forêt riveraine sur les marges de la rivière d’Ain. Nous nous sommes intéressés à l’évolution physique du milieu et des peuplements sur un double gradient : leur âge et leur degré de connectivité à l’hydrosystème, ce second paramètre étant impacté par l’incision du chenal. Cela nous a conduit à identifier et localiser un stress hydrique potentiel au sein de ces peuplements.

Dans un troisième temps, nous nous sommes donc intéressés à la caractérisation de ce stress hydrique potentiel en couplant imagerie infrarouge thermique et relevés écophysiologiques sur le terrain. Cela nous amène à une validation croisée de notre hypothèse de stress hydrique et à un diagnostic de la sensibilité de la forêt riveraine aux conditions de sécheresse.

L’ensemble de nos travaux permettent de formuler des recommandations quant à l’usage de données de télédétection pour étudier les hydrosystèmes, notamment liées au choix des instruments à employer, à la saisonnalité des campagnes, et au besoin de campagnes multi-dates pluridisciplinaires.

Informations pratiques

En présentiel : salle D4.235 à l’ENS de Lyon

En visio-conférence : ici