INTERSTICES 22 Le Temps des Communs
2022 - 2022 | Arthur GUÉRIN-TURCQ (ENTPE) | Financeur du programme : Dotation EVS
Participants EVS
Antoine GUEGAN (Doctorant), Tamara GOUEL (Doctorante), Bruno LOUSTALET (Doctorant)Mots clés
FranceCommun, Environnement, Social
Bilan scientifique
Ce projet vise à impulser une dynamique d’échanges sur les communs, dans le sillage des travaux scientifiques d’Ostrom aux Etats-Unis, de Dardot et Laval en France. Les communs proposent une nouvelle approche des questions socio-environnementales qu’il s’agit d’approfondir et de critiquer. Le débat scientifique renouvelé qu’impose l’étude des communs se construit de manière interdisciplinaire, de la sociologie du droit à l’économie politique, en passant par la géographie radicale et l’histoire des politiques publiques environnementales. Le projet propose une entrée principale mais non exclusive sur l’environnement et sa prise en compte au niveau de l’action publique. « Le Temps des Communs » a le souci d’une ouverture sur des acteurs extérieurs à l’Université, des collectifs d’usagers qui bâtissent de nouvelles manières de faire en « commun ».
Réalisations scientifiques :
Animation de quatre table-rondes par des doctorants du groupe « Le Temps des Communs »
- Table-ronde sur « le Grand Parc Miribel Jonage entre bien commun et bien club » avec Matthieu VIEIRA (1er V.-P.) et Richard TRILLAT (Chargé de mission) du Symalim. Animée par Arthur Guérin-Turcq, la table ronde a été riche en échanges autour de l’accessibilité en valorisant les mobilités alternatives. Nous avons interrogé les biens communs du Grand Parc : ressource en eau, espaces de loisirs, nature partagée. Il en est ressorti des questions encore ouvertes : le Grand Parc bien club de la Métropole de Lyon, ou territoire d’agrafe d’un bien commun partagé avec les territoires de l’Ain ? Bien commun du vivant ou bien club des humains ? Quelle production de valeur à l’avenir ?
- Table-ronde sur « l’électricité : un bien collectif ? un bien public ? » animée par Bruno Loustalet sur les enjeux des rapports de domination et de prédation dans le secteur de l’électricité en France. Face au constat dressé de la situation socio-économique du secteur, des systèmes de coopératives alternatives émergent. Nous avons interrogé des acteurs représentants des coopératives afin de questionner les atouts et les limites des systèmes alternatifs de production de l’électricité.
- Table-ronde animée par Tamara Gouel, doctorante en sciences politiques à EVS, sur « Le climat, un bien commun avant tout ! Quand les financiers se mettent au vert » avec Alain Grandjean, associé fondateur de Carbone 4 et Benjamin Coriat, économiste et professeur des universités. Leurs regards croisés ont éclairé le public sur les enjeux du verdissement de la croissance économique par les acteurs du monde de la finance. Le concept de « bien commun » a été abordé autant du point de vue des politiques publiques que des stratégies des investisseurs privés.
- Table-ronde animée par Arthur Guérin-Turcq sur la gestion en bien commun des forêts, regards croisés entre Morvan et Vercors, avec Béatrice Kremer-Cochet et Gilbert Cochet de l’association Vercors Vie Sauvage (ASPAS) et Thierry Colin du Groupement forestier pour la sauvegarde des feuillus du Morvan. La séance a permis de faire un état des lieux de la gestion forestière actuelle en France, de ses mutations et de ses contradictions. Les acteurs associatifs ont présenté leurs pratiques forestières, leur conception de la nature, et les limites structurelles rencontrées.
Retombées du projet :
Nous avons cherché à créer de l’interdisciplinarité entre doctorant.es en sciences humaines et sociales au sein du laboratoire EVS : géographie, sciences politiques, anthropologie, sociologie autour de la question émergente des biens communs. A ces croisements de regards académiques s’ajoutent des ouvertures avec la société civile. Les invités des table-ronde organisées sont pour la plupart extérieurs au monde académique. Il nous a semblé pertinent de créer des passerelles entre sciences et société sur des objets de recherche qui sont autant des sujets d’actualité que des terrains privilégiés en SHS : nature en ville, financiarisation de l’environnement, modèles coopératifs de la production de l’électricité, gestion alternative des forêts.
Le projet Interstices « Le Temps des communs », peut faire l’objet de deux critiques selon nous, nous n’avons sans doute pas assez communiqué sur les événements et peut être pas assez anticipé les difficultés logistiques ce qui a conduit à prendre du retard sur le calendrier prévisionnel. Certaines séances initialement programmées n’ont pas pu se tenir faute de répondant du côté des invités ou d’emplois du temps chargés pour des doctorants en fin de thèse.