INTERSTICES 23 MemCo
2023 - 2024 | Dominique CHEVALIER, Hélène MATHIAN (Université Lyon 1, ENS ) | Financeur du programme : Dotation EVS
Participants EVS
Dominique CHEVALIER, Hélène MATHIAN (Responsables scientifiques), Manuel APPERT (Maître de conférence), Geoffrey MOLLE (Doctorant)Mots clés
France, Localconfinement, Enquête, Espace domestique, Pandémie
Résumé
Ce projet entend interroger les différentes manières d’habiter en situation de réclusion lors du premier confinement. Nous proposons de reprendre l’enquête CoViDomestiC, menée entre mars et juin 2020. Cette enquête a précisément cherché à saisir comment, durant ce confinement, chacun·e a mis en place des stratégies pour vivre le mieux ou le moins mal possible ce chemin de vie, à travers des agencements et des aménagements de temps et d’espace. Rester chez soi de manière contrainte a pu occasionner des transformations de l’espace domestique à des fins d’optimisation fonctionnelle mais a également pu susciter des envies de rangement, de changement, de petites ou grandes rénovations des espaces du quotidien. Qui a eu l’initiative, voire le pouvoir de modifier ainsi le milieu de son confinement ?
Les réponses apportées aux questions ouvertes ont parfois été longues. Plusieurs photographies ont été jointes aux questionnaires pour rendre compte des organisations nouvelles et témoigner de ces divers agencements. L’enquête, essentiellement qualitative, a reçu 2276 réponses, qu’il reste désormais à analyser et à corréler entre elles. En fin de questionnaires, de nombreuses personnes ont laissé leurs coordonnées pour être contactées, ultérieurement, afin d’expliciter plus avant leurs différentes réponses.
Ce projet ambitionne de (re)prendre contact avec elles pour discuter, examiner, évaluer, de manière plus fine, les réponses parfois très détaillées apportées aux différentes questions. Ainsi, les nouvelles configurations des espaces intérieurs ont-elles été conservées ou bien les agencements antérieurs sont-ils revenus en force ? Et dans ce cas, pourquoi ? Nous tablons sur des entretiens qualitatifs auprès d’une cinquantaine de personnes représentatives.
Parallèlement à l’analyse statistique et qualitative des questionnaires, il s’agira donc de revenir sur les différents propos tenus en contexte de pandémie et de confinement et d’activer a posteriori les souvenirs liés à cette période singulière et inédite. Sont-ils concordants ? Ont-ils évolué ? Photographies envoyées et déclarations tenues en situation de confinement vs discours tenus a posteriori sur cette période permettent-ils d’objectiver et de comparer les expériences et les souvenirs de ces expériences ? Que disent-ils de l’ordinaire du quotidien en situation extraordinaire ? Ces expériences et ces souvenirs constituent-ils des « bases » éventuellement mobilisables pour d’autres situations extrêmes (réchauffement climatique, froid hivernal face aux enjeux d’économies d’énergie due à la hausse des prix …) ?
Ce projet entend ainsi produire des données contextualisées et apporter de nouvelles connaissances sur cette période de confinement historique occasionnée par le Sars Cov 2, actant puissant quoiqu’invisible.