Séminaire d’atelier : Relocalisation des flux et des activités dans un contexte de transition vers une économie circulaire: quels enjeux ? quelles échelles ? quels impacts ?

 

 

Jeudi 5 mai matin, aura lieu en amphi 104 , un séminaire sur “Relocalisation des flux et des activités dans un contexte de transition vers une économie circulaire: quels enjeux ? quelles échelles ? quels impacts ?”. Une rediffusion en visio sera prévue et sera partagée avec la liste interne de l’atelier “Flux-circulation”.

Ce séminaire permettra de croiser les recherches menées par 3 chercheuses travaillant, dans des disciplines différentes, sur ce thème.

Muriel Maillefert est professeure à l’Université Lyon 3 et chercheure à EVS UMR 5600. Après avoir travaillé sur la question des institutions et des politiques publiques dans le domaine du travail et de l’emploi, elle s’intéresse depuis une quinzaine d’années aux thématiques autour du développement durable territorial. Elle travaille plus spécifiquement sur la question des jeux d’acteurs, de l’action collective territoriale et des enjeux autour de la construction par les acteurs de projets territoriaux.
L’idée est d’identifier les formes de légitimité auxquelles se réfèrent les acteurs, ce qui permet de qualifier l’action et les univers d’action collective ainsi que leurs formes de gouvernance. Différents terrains ont été explorés, allant du terrain organisationnel (RSE), territorial (écologie industrielle et territoriale, nouveaux modèles économiques), aux politiques publiques (autour des services écosystémiques, ou des politiques de durabilité).

Lise Serra est maître de conférences à l’université de la Réunion, au département Génie-civil où elle enseigne l’urbanisme. Architecte de formation, elle s’intéresse à la fabrique concrète de la ville avec le chantier comme terrain d’étude privilégié. Son approche, orientée acteurs, prend ses racines dans une première expérience d’architecte salariée puis une thèse CIFRE, où elle construit une posture de
recherche en collaboration étroite avec les acteurs de la fabrique urbaine. Par ses enseignements et ses recherches, elle ouvre plusieurs territoires de recherche, sur la concertation et les relations
habitants/projet urbain/acteurs à La Réunion et sur la circulation des matériaux de construction.

Audrey Tanguy est maître-assistante à l’Ecole des Mines de Saint-Etienne au sein du département Génie de l’Environnement et des Organisations, rattaché au laboratoire EVS (Environnement ville société) (UMR 5600). Sa thèse, terminée en 2017, portait sur le développement d’une approche
territoriale pour la planification de filières de valorisation des déchets urbains. Sa recherche concerne la régionalisation de méthodes dédiées à la planification et à l’évaluation environnementale (notamment par Analyse de Cycle de Vie) de stratégies d’écologie industrielle et territoriale (en France et au Québec). Ses travaux multidisciplinaires l’ont aussi menée à s’intéresser à la dimension multiscalaire du métabolisme territorial sur les filières déchets et énergie.

Proposition :
Le métabolisme des territoires est dominé depuis le XIXième siècle par les grands réseaux (matières, énergie et, dans une moindre mesure, déchets) qui, en permettant l’essor économique de la société
industrielle, ont également contribué à sa linéarisation et à une consommation toujours plus accrue et externalisée des ressources (Coutard & Rutherford, 2015; Kim & Barles, 2012). La nécessaire
dématérialisation de l’économie invite à questionner l’empreinte spatiale de ce métabolisme et d’envisager une relocalisation, au moins partielle, des flux et activités.
Néanmoins, les modalités, l’étendue et les impacts de cette relocalisation souhaitée pour les territoires ne sont pas encore bien définis et plusieurs interrogations demeurent. Par exemple, comment cette
relocalisation se fait-elle actuellement et à quelle(s) échelle(s) ? Comment les défenseurs d’une relocalisation des flux (collectifs, associations, acteurs économiques) prennent-ils en compte la
dimension mondiale encore actuelle de l’économie ? Comment aiguiller les décideurs et identifier les échelles appropriées d’approvisionnement et d’exutoires des activités en fonction des territoires, qui
sont caractérisés par un contexte géographique, socio-démographique, des infrastructures, des normes, des lois, des usages? En particulier, quelles sont ces échelles en tenant compte de plusieurs critères (impacts environnementaux, sociaux, économiques) ?
Adoptant une approche multidisciplinaire, ce séminaire souhaite donc aborder ces questionnements pour le secteur de la construction, secteur consommateur important de matière première (Augiseau & Barles, 2017) et pour lequel les solutions exclusivement locales restent encore marginales. Les solutions de relocalisation sont multiples. Elles peuvent concerner aussi bien la filière amont (l’approvisionnement en matières) que la filière aval (traitement, valorisation et utilisation des déchets
comme ressources). Au total, il s’agira de comprendre et d’analyser les enjeux de non circularité du secteur, notamment en milieu urbain, et de réfléchir à des formes innovantes de relocalisation et de circularisation des flux.

Ce séminaire aura comme objectif de présenter certains enjeux et de construire collectivement un ensemble de problématiques transversale qui seront abordées dans des séminaires suivants.

Organisation du séminaire

  • Présentation Lise Serra : utilisation de matériaux locaux et circulation mondiale des matières premières, les impensés de la conception architecturale
  • Présentation Audrey Tanguy : Des filières de valorisation des déchets multi-échelle : quels enjeux pour les outils d’aide à la décision
  • discussion
  •  Présentation Muriel Maillefert : les enjeux d’usage dans la filière de la construction
  •  Présentation Sylvain Bissonnier : cas d’illustration : portage d’un projet de logement en autopromotion)
  •  discussion
  •  Table ronde / discussion et synthèse (animation Laetitia Mongeard). Ecriture collective d’un projet de séminaires