« FABRIQUES TERRITORIALES À PARTIR DE PRATIQUES SPORTIVES ET RÉCRÉATIVES DE JEUNES : ALPINISTES GRENOBLOIS ET GÉNÉRATION 2024 »

Atelier faire territoire, faire société

Vendredi 20 mai 2022, 10-12h30, salle 604, 18, rue Chevreul, 69007 Lyon

Une séance organisée par Dominique Chevalier (Université Lyon 1-INSPE), François Duchène (ENTPE) & Thomas Zanetti (Université Lyon3)

© Léa Sallenave

Le vendredi 20 mai 2022, de 10h à 12h30, en salle 604 du 18, rue Chevreul, le séminaire de l’atelier Faire territoire, faire société, organise une séance intitulée “Fabriques territoriales à partir de pratiques sportives et récréatives de jeunes : alpinistes grenoblois et génération 2024”

Deux intervenantes présenteront leurs travaux :

  • Léa Sallenave, « Les pratiques et imaginaires de la montagne d’une jeunesse populaire : un ailleurs naturel au prisme des rapports de domination »
  • Florie Brestaux, « De l’échelle de l’événement global à l’échelle de la classe, les Jeux Olympiques et Paralympiques de Paris hériteront-ils d’une jeunesse « Génération 2024 » ? »

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Présentation des interventions 

« Les pratiques et imaginaires de la montagne d’une jeunesse populaire : un ailleurs naturel au prisme des rapports de domination »

Léa Sallenave. Doctorante – Assistante d’enseignement au Département de Géographie et Environnement. Institut Universitaire de Formation des Enseignant.e.s, Université de Genève 

Cette communication envisage d’analyser les places que se construisent en montagne de jeunes hommes, adhérents d’une association d’éducation populaire et participant à un dispositif municipal grenoblois appelé « Jeunes en Montagne ». À Grenoble, plusieurs acteurs s’adressent à des publics qualifiés parfois d’« éloignés » de cet environnement « naturel ». Une distance sociale et symbolique, entre certains publics et les montagnes enserrant la ville, existerait. Tout le monde n’accèderait pas à cette forme de nature, du moins, pas d’après les mêmes codes et pratiques que les habitué·es des activités récréatives de plein air. Pour tenter de combler la distance, plusieurs acteur·trices s’engagent pour faciliter l’accès à la montagne. Dans nombre de représentations, les jeunes racisé·es vivant en quartier populaire ne sembleraient pas à leur place en montagne. Je propose de comprendre comment se négocient et se jouent les places de chacun dans un milieu marqué par la blanchité. Les pratiques en montagne mettent en lumière des inégalités qui structurent la société contemporaine, traversée de rapports sociaux de domination. Cela se traduit notamment par les corps, les verbalisations, les identifications multiples ou les codes vestimentaires.

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« De l’échelle de l’événement global à l’échelle de la classe, les Jeux Olympiques et Paralympiques de Paris hériteront-ils d’une jeunesse « Génération 2024 » ? »

Florie Bresteaux. Étudiante en Master 2 de recherche en sciences sociales à l’École Normale Supérieure de Lyon

L’entrée dans l’événement des Jeux Olympiques et Paralympiques de Paris 2024 représente une opportunité inédite pour l’accomplissement d’une triple mission sportive, éducative et sociale sur le territoire national. Or, les Jeux s’inscrivent dans un contexte pandémique et des enjeux éducatifs aux conséquences socioscolaires majeures, telles que la sédentarité et les discriminations sociospatiales, qui semblent ternir l’idéal d’éducation olympique ; un idéal qui a pourtant motivé la rénovation des Jeux tels que nous les connaissons aujourd’hui. Le label « Génération 2024 » semble répondre de façon inédite à ces enjeux par la création de territoires sportifs partenariaux dans et hors de l’espace scolaire, et par la mise en œuvre d’une pédagogie en mouvement. A partir d’une analyse multiscalaire et des outils de la géographie de l’éducation, je souhaite présenter les prémices d’une réflexion critique sur l’ancrage sociospatial de l’héritage des Jeux par ce dispositif de labellisation, de l’échelle de l’événement global à l’échelle de la classe.