Soutenance de thèse : « La prison chevillée au corps. Pour une approche géographique du placement sous surveillance électronique », 30 novembre 2018

Franck Ollivon (Université Lumière – Lyon 2) soutiendra sa thèse de doctorat de géographie le 30 novembre à 9h30 en salle de la Rotonde (6e étage) au 18 rue Chevreul à Lyon devant un jury composé de :

  • Marie-Sophie DEVRESSE, Professeur, Université Catholique de Louvain, rapporteure
  • Isabelle LEFORT, Professeur, Université Lumière Lyon 2, directrice
  • Michel LUSSAULT, Professeur, Ecole Normale Supérieure de Lyon
  • Olivier MILHAUD, Maître de conférences, Université Paris Sorbonne
  • Marie MORELLE, Maître de conférences HDR, Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne, rapporteure

Résumé

Utilisé de façon croissante comme alternative à la détention, le placement sous surveillance électronique (PSE), plus connu sous l’appellation «bracelet électronique», repose sur l’assignation domiciliaire des condamnés, qui purgent leur peine en milieu ouvert. Ce dispositif pénal rompt ainsi avec l’enfermement carcéral, et pose alors la question des représentations et des usages punitifs de l’espace ordinaire. A partir d’une étude menée au sein de deux services pénitentiaires d’insertion et de probation (SPIP) et d’entretiens semi- directifs réalisés auprès de placés sous surveillance électronique ainsi que de magistrats et de fonctionnaires du Ministère de la justice, la présente thèse interroge les modalités du contrôle spatial que suppose l’externalisation de l’espace de détention. Parce qu’il assigne une fonction pénitentiaire à l’espace quotidien, le PSE implique une adaptation de l’espace de la peine à la diversité des situations individuelles, rompant avec la relative standardisation de l’espace carcéral. Toutefois, tant dans sa conception par l’institution que dans le vécu des placés, l’espace d’assignation reste largement pensé sur le modèle carcéral. Cette «prison à domicile » est même parfois rapprochée du Panoptique foucaldien, notamment du fait du pouvoir de surveillance ubiquitaire attribué à la technologie. Or le sentiment d’enfermement des placés ne découle pas tant de l’efficacité technique du dispositif pour le contrôle de leurs spatialités que du pouvoir contraignant du droit et de sa mise en discours par les agents de l’institution comme par les placés eux-mêmes.

Mots-clefs : Bracelet électronique, Aménagement de peine, Milieu ouvert, Territorialité, Discontinuité, Technologie, Enfermement, Discours, France