Du projet urbain à l’urbanisme comme œuvre d’art : la cité industrielle face à l’Unesco

Les Cafés du LAURE avec Lucie Morisset

Jeudi 15 novembre 2018, 12h45-13h15, Les Cafés du Laure, LAURE-EVS, ENSAL, 3 rue Maurice Audin, 69512 Vaulx-en-Velin

Ces dernières années, un nombre croissant de villes et de
cités industrielles planifiées, souvent dites « company towns » en
Amérique et dans divers coins du monde, ont été inscrites au patrimoine mondial
de l’Unesco : en France, c’est le cas, par exemple, du très vaste ensemble du
Bassin minier du Nord-Pas-de-Calais, dont les milliers d’habitation, les
paysages diversifiés et les enjeux de conservation défient l’imagination et
interpellent les idéaux patrimoniaux traditionnels, comme les manchettes l’ont
récemment rappelé.

Au Québec, parmi les candidates pressenties, se trouve
Arvida, crée et construite par l’Aluminum Company of Canada, de 1925 à 1950,
qui dispose aujourd’hui du plus haut statut de reconnaissance patrimoniale
décerné par les gouvernements du Québec et du Canada et qui, pour l’anecdote
historique, reste la plus proche cousine connue de la Cité industrielle de Tony
Garnier. Vaste cité conçue sur un territoire de 2400 hectares, Arvida échappe
évidemment, comme bon nombre de projets urbains du XXe siècle, à la figure du
monument isolé et unique qui anime toujours l’institution patrimoniale, que
reflètent d’ailleurs les critères de l’Unesco; pourtant, bien qu’elle en soit
un exemplaire exceptionnel, elle appartient clairement à l’héritage du XXe
siècle et représente avec panache le legs de la civilisation industrielle à
l’histoire planétaire. Comment reconnaître et protéger à leurs juste valeur les
projets urbains du XXe siècle dont, au premier plan, ces « company
towns » qui ont parsemé la planète? À partir du cas d’Arvida et d’autres
cités industrielles planifiées dans le monde, discussion propose de repenser
l’urbanisme et les projets urbains « modernes » dans le champ du
patrimoine, particulièrement, mais non seulement, à partir de la critérologie
du patrimoine mondial, et en tenant compte des défis de conservation que cela
soulève pour les collectivités territoriales qui en ont de plus en plus la
charge.

Contact : Corine.vedrine@lyon.archi.fr