18e RDV BIEN-ETRE, SANTE & NATURE EN VILLE

Jeudi 24 mai 2018 de 14h à 16h

18, rue Chevreul,  Lyon 7e – salle 604

Titre du séminaire : Informer le public sur la pollution atmosphérique : quelle place de la connaissance dans les mécanismes de représentation ? Retour sur l’usage de l’application Air To Go

Interventions :

Lou Herrmann, Post-Doctorante, UMR EVS et  UMR triangle, Labex IMU

Christina Aschan, MCF – UMR EVS

Animation :   Muriel Maillefert, Professeur – UMR EVS

Présentation du séminaire :

L’exposé porte sur la place de la connaissance dans les mécanismes de représentation de la pollution atmosphérique (PA). Les auteurs s’accordent à dire que la pollution de l’air place les populations dans une « ambiguïté perceptive » (Faugère, 2002). En effet, nos sens peuvent parfois se révéler trompeurs puisque certains polluants sont invisibles et inodores et que certains signaux sensibles associés à la pollution (odeurs, fumées) ne sont pas toujours synonymes de mauvaise qualité de l’air (Bonnefoy, 2007). Il y a donc un enjeu important à nuancer l’influence du filtre perceptif sur les représentations de la PA, à la fois pour améliorer la perception des risques mais aussi pour changer in fine les comportements en termes d’exposition et d’émission. Dans cette perspective, les Associations Agréées de Surveillance de la Qualité de l’Air (AASQA), doivent relever un défi de taille : traduire des connaissances scientifiques complexes en une information lisible et appropriable entrant parfois en contradiction avec les perceptions sensorielles.

Le développement par Atmo Auvergne-Rhône-Alpes d’une application mobile, Air To Go[1], diffusant un indice quotidien de qualité de l’air géolocalisé à une échelle d’une précision de 10 mètres, constitue le point de départ de notre réflexion. L’accès à des informations précises à une échelle individuelle en matière de qualité de l’air modifie-t-il les représentations de la pollution en atténuant le filtre perceptif ?

La recherche repose sur une enquête qualitative sociologique mobilisant une trentaine de citoyens lyonnais habitant deux secteurs (Croix-Rousse et Garibaldi/Part-Dieu) différemment exposés à la PA[2]. Le protocole de recherche s’appuie sur des entretiens semi-directifs et un suivi de la perception quotidienne de la PA via un tableau de bord en ligne. Il se développe en deux phases distinctes : sans puis avec l’application Air To Go.

Les résultats attendus portent à la fois sur le fonctionnement des mécanismes de représentation de la PA et la place de la connaissance dans ces derniers, mais aussi sur l’usage d’Air To Go et la réception des informations qu’elle diffuse.

[1] Le site dédié à cette application mobile : https://www.airtogo.fr/index.php

[2] La définition des périmètres des deux secteurs d’étude repose sur les cartes Atmo-AURA de moyenne annuelle 2016 d’émission de NO2.

Bibliographie

Bonnefoy B., 2007, Pourquoi sommes-nous gênés par les odeurs ? Le rôle des facteurs psychosociaux. Air Pur, 73, 15-18.

Faugère E., 2002, Percevoir ou mesurer ? Approche anthropologique de la qualité de l’air. EUROPAEA-Journal des Européanistes, VIII-1, 2.

Biographie de Lou Herrmann

Docteure en géographie, aménagement et urbanisme, Lou Herrmann est actuellement ingénieure d’études en post-doctorat sur le projet UrPolSens du Labex IMU (Intelligence des Mondes Urbains) en partenariat avec le laboratoire EVS. Inscrite en complément d’une approche métrologique de mesure de la pollution atmosphérique par une nouvelle technologie de capteurs sans fil, sa mission consiste en la réalisation d’une enquête qualitative sur la perception et les représentations de la qualité de l’air par les habitants de Lyon.
Suite à une formation initiale en urbanisme à l’Institut d’Urbanisme de Lyon, Lou Herrmann est engagée en 2012 comme assistante-d’enseignement à l’Institut de Géographie et Durabilité de l’Université de Lausanne où elle commence également son doctorat. En 2017, elle soutient sa thèse intitulée « Fabriquer la ville avec les lotissements. Une qualification possible de la production ordinaire des espaces urbains contemporains ? » en cotutelle, sous la co-direction d’Antonio Da Cunha (Université de Lausanne) et de Paul Boino (Université de Lyon).