La figure de « l’usager » bouscule-t-elle l’ingénierie ? Construction et usages de la notion par les acteurs de la fabrique urbaine

Réfection du soutènement en gabions suite à des incivilités. Parc Jacob Kaplan, Lyon, décembre 2015. ©Nina Cossais

Lundi 26 mars 2018, 14h-18h, Salle de la Rotonde, 6ème étage, 18 rue Chevreul 69007 Lyon

Séminaire organisé avec le Groupe de Recherche sur l’Ingénierie en Aménagement et Urbanisme (GRINGAU : https://gringau.wordpress.com/)

Contacts :  collectif.gringau@gmail.com  /  nina.cossais@free.fr

Le GRINGAU découle de la volonté de questionner à nouveaux frais les évolutions de l’ingénierie dans le champ de l’aménagement, l’urbanisme et la construction. Dans ce cadre, nous avons souhaité initier un cycle de séminaires itinérants auprès de laboratoires français en SHS. Après une séance au LAVUE à Paris sur le rapport de l’ingénierie au(x) client(s) et une séance au CRENAU à Nantes sur le rapport entre recherche en SHS et ingénierie, nous organisons une séance à EVS sur la mobilisation des figures de « l’usager » dans les processus de l’ingénierie urbaine.

Les séminaires précédents du GRINGAU ont mis en avant l’hétérogénéité, voire le flou du terme d’« ingénierie » dans la fabrique de la ville. Selon les acceptions, peu ou prou liées à l’idée d’une approche « technique » et rationnelle, elle recouvre des acteurs variés, inscrits à l’amont (définition, conception) ou à l’aval (gestion, appropriation) des processus de projet. Dans le cadre des marchés publics et privés, on pourrait notamment identifier à cette catégorie mouvante les bureaux d’études et de conseils, les services des collectivités et même certaines entreprises de travaux. Traversant les groupes de professionnels, des prémisses d’une politique urbaine aux usages de l’espace produit, l’ingénierie vient cependant rencontrer une figure émergente et désormais incontournable de ce domaine : la figure de « l’usager ». L’ingénierie se trouve en effet à l’articulation entre un maître d’ouvrage exprimant une volonté d’aménager (souvent identifié à un « besoin »), et les attentes et contraintes de ceux qui interagiront avec ces espaces, qu’ils soient notamment considérés comme futurs usagers ou gestionnaires.

Ce séminaire ambitionne d’identifier la manière dont l’ingénierie, au sens large, mobilise ou est mobilisée par cette figure de « l’usager » dans le cadre de ses interactions avec les autres acteurs de la fabrique de la ville. Tous ces acteurs mobilisent en effet des « porte-paroles », humains ou non humains, capables de faire exister un « usager » (dont il convient de circonscrire les différentes figures) qui peut avoir voix au chapitre.

 

Comment cette figure renouvelle-t-elle (ou non) les pratiques des concepteurs, entreprises et de leurs partenaires ? Comment, quand et dans quel but est-elle mobilisée ? Dans quelle mesure modifie-t-elle la distribution des rôles au sein de ce que les acteurs identifient comme une chaîne « amont-aval » des projets ? Correspond-elle à une vision techniciste et permet-elle à une ingénierie « problem solver » de se déployer suite à la définition d’un « besoin » d’un « usager » ? Remet-elle en cause la chaîne des interventions, leur temporalité, la rationalité de la conception en introduisant de nouvelles méthodes qualifiées de bottom up, participatives ou collaboratives ? À quelles normes de comportement fait-elle référence et a contrario à quelles déviances ? Dans quelle mesure met-elle à l’agenda la question de la gestion et des gestionnaires des espaces en production ?

Format du séminaire

  • Interventions de jeunes chercheurs membres du GRINGAU
  • Interventions de jeunes chercheurs d’EVS : Sébastien Ah-Leung, Pauline Chavassieux, Nolwenn Le Goff
  • Discussion par Silvère Tribout (UMR PACTE) et Matthieu Adam (UMR LAET / UMR EVS)
  • Ouverture par un chercheur d’EVS
  • Conclusion par un grand témoin professionel : Laurence Roux-Moschetto (Métropole de Lyon)