High-rise living in the middle-class suburb: a geography of tactics and strategies – soutenance de thèse de Louise Dorignon

Vue sur Collingwood depuis la terrasse partagée du complexe immobilier Yorkshire Brewery Apartments ©L. Dorignon, janvier 2018

Soutenance de thèse de Louise Dorignon

Vendredi 11 octobre 2019 à 9h00, salle André Bollier, Maison des Sciences de l’Homme, 14 avenue Berthelot, Lyon 7ème

Louise DORIGNON, Université Lumière Lyon 2 (UMR 5600 EVS-IRG) en cotutelle avec The University of Melbourne (School of Geography), et dans le cadre de la Chaire industrielle IMU HEVD (Habiter Ensemble la Ville de Demain), soutiendra sa thèse intitulée High-rise living in the middle-class suburb: a geography of tactics and strategies (« Habiter en hauteur dans les quartiers péricentraux de Melbourne : une géographie des tactiques et des stratégies »).

Les résultats de la thèse ont été présentés lors d’un séminaire à Melbourne (The University of Melbourne) le 26 novembre 2018.

Thèse préparée sous la direction de

  • Manuel Appert (Professeur des écoles d’architecture, ENSA de Lyon)
  • Christian Montès (Professeur des Universités, Université Lyon 2, UMR 5600 EVS)
  • Ruth Fincher (Redmond Barry Distinguished Professor Emeritus, The University of Melbourne, School of Geography)
  • Ilan Wiesel (Senior Lecturer, The University of Melbourne, School of Geography)

Jury

  • Manuel Appert, co-directeur (Professeur des écoles d’architecture, ENSA de Lyon)
  • Christian Montès, co-directeur (Professeur des Universités, Université Lyon 2, UMR 5600 EVS)
  • Ilan Wiesel, co-directeur (Senior Lecturer, The University of Melbourne, School of Geography)
  • Martine Drozdz, examinatrice (Chargée de recherche CNRS, Ecole des Ponts ParisTech, LATTS)
  • Jane Margaret Jacobs, rapporteure (Professor, Yale NSU College)

Résumé

Avec l’évolution du « rêve australien », l’habitat en hauteur dans les villes est devenu pour les classes moyennes une solution de logement non plus seulement acceptable mais aussi désirable. Cette thèse examine en détail les tactiques et stratégies mises en place par les résidents pour habiter la ville verticalement. Elle explore les manières de négocier la conception, l’habitation et la maintenance des immeubles de grande hauteur des classes moyennes aisées dans les quartiers péricentraux de Melbourne. La thèse s’intéresse tout particulièrement au rôle des résidents dans la négociation des choix de conception et la coproduction des espaces des tours d’habitation et utilise des méthodes qualitatives mixtes, combinant des visites à pied et des entretiens semi-directifs. S’appuyant sur la nouvelle géographie de l’architecture et sur une approche relationnelle de l’habitat et du logement, cette étude mobilise une théorie de la pratique reconnaissant le caractère tactique et stratégique des actions dans la ville. La thèse montre que les résidents modifient les configurations socio-matérielles et les relations spatiales de la vie en appartement préalablement définies par les concepteurs, les promoteurs et les technologues immobiliers. Explicitant le rôle joué par les classes sociales dans la vie quotidienne verticale, cette étude révèle que les complexes résidentiels de grande hauteur sont des lieux d’antagonismes incarnés et de conflits hautement symboliques. Les modes de vie et les aspirations y sont négociés par des institutions et des acteurs variés à travers un ensemble d’actions spatiales et temporelles. Il en ressort que des acteurs concurrents œuvrent à la coproduction des espaces et cultures quotidiennes des ensembles résidentiels de grande hauteur. Cependant, la thèse esquisse également la répartition changeante et irrégulière du pouvoir dans les pratiques liées à la vie en appartement entre les individus qui élaborent des stratégies et ceux qui inventent des tactiques. Plus généralement, cette thèse permet de mieux comprendre en quoi ce nouveau type de ville verticale reflète et transforme les configurations de statut, de pouvoir et d’identité dans les quartiers péricentraux de Melbourne.

Abstract

Within new configurations of the ‘Great Australian Dream’, high-rise living in Australian cities has become not only an acceptable housing configuration for the middle classes but also a desirable one. Enquiring deeply into the tactics and strategies that building inhabitants use to live vertically in the city, this thesis explores the ways in which the design, inhabitation, and maintenance of middle-class high-rise developments are negotiated in Melbourne inner suburbs. It explores dwellers’ agency in the negotiation of design choices and co-production of high-rise spaces, using mixed qualitative methods combining walking tours and semi-directed interviews. Drawing on the new geography of architecture and on a relational approach to housing and home, the research engages with a theory of practice acknowledging tactical and strategic actions in the city. It argues that dwellers reshape the socio-material configurations and spatial relations of apartment living set by designers, developers and housing technologists. Explicitly recognising of the role of social class in high-rise living, the research suggests that apartment developments are highly contested sites where intended lifestyles and aspirations are negotiated by varied institutions and actors, through a distinctive set of temporal and spatial actions. It finds that competing actors all work towards the co-production of high-rise living spaces and cultures. However, the thesis also shows that housing relations in the practice of middle-class apartment living outline an uneven and changing distribution of power between those who develop strategies and those who craft tactics. More broadly, this research opens up a deeper understanding of how this new kind of vertical city reflects and transforms configurations of status, power and identity in the Australian suburb.